
A un étranger
T’as débarqué
Avec l’air un peu perdu de ceux qui viennent de se réveiller
Au fond de ton œil
Reflet d’un doute léger
Qui subsiste
Sur cette réalité
T’as débarqué
Et t’es resté muet
Face à notre langage chiffré
Nos argumentaires truqués
Où le dernier mot s’achète
Muet
Face aux nuées d’étiquettes
Et au vide stérilisé
Sous les crânes conditionnés
D’un troupeau moulé pour l’enclos
En cage dès le plus jeune âge
Étranger déraciné
Errant doucement, en mal d’espoir
Ton visage racontait l’histoire
D’un homme qui remerciait la terre
Conscient qu’il en faisait partie
Honorant d’une joie sans frontières
L’aube sacrée de chaque jour de vie
Ton visage racontait les lois
De ceux qui placent l’Amour en haut
En pavent chaque parcelle de leur voie
En imprègnent chacun de leurs mots
Ton visage racontait l’Enfance
Dont l’enfant reste souverain
Nourri par la confiance des siens
Et l’enseignement brut d’une vie
Que chaque pas dehors enrichit
Étranger au pas confus
Errant incrédule dans les rues
Ton œil, hanté par la flamme
De ceux qui marchent le cœur à nu,
Ton œil racontait ton âme
La pureté d’un éclat
Étincela dans la foule
Et je compris pourquoi
Tu ne comprenais pas
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