
Ainsi
Son écran fait l’apologie
D’un plaisir facile à court terme
Les couleurs vives du produit
Se reflètent dans sa pupille terne
Les ordres subliminaux, sournois et sans pitié
S’impriment dans son esprit
Au milieu des rayons, loin de l’humanité
Il est à leur merci
Ainsi est son présent
Consumé par les ersatz qu’il consomme
Conçus par l’absence de principes d’une pensée économique
Pas par l’Homme
C’est le chiffre qui décrète l’effet sur la santé,
Le profit qui publie les études officielles
L’acquiescement morose de la science prostituée
Souillée par la noirceur du joug industriel
Ainsi est sa prison
Sa santé qui s’effrite et dégénère
Corps et esprit englués d’un poison
Dont il est dépendant sans que cela soit clair
Maladies civilisées
Le corps qui crie « tu meurs »
A l’homme qui ne sait plus écouter
Et se détruit sans s’alarmer
Car c’est courant donc c’est normal
Discours fatal
Ainsi est son abysse
Celle que tant d’autres subissent
Comme lui, sans comprendre
Elle engloutit son corps vidé,
Drainé des forces du vivant
Comme un véhicule siphonné
Puis rempli d’un faux carburant
Sa routine n’a plus de saveur
En dehors des édulcorants
Passif dans son enfermement
Plus de vraie vie
Ses journées n’ont plus de couleur
Même le ciel l’aigrit.
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