
Hiver
S’éveillant sur la plaine, caressée par l’aurore
Elle sourit face au monde qui la regarde éclore,
S’offre à lui toute entière, acclame le soleil
Du blanc de ses pétales mouchetés de vermeil
Par sa simple présence elle rend le monde meilleur
Elle fait briller les yeux et enivre les sens
Réjouit les vagabonds, inspire l’esprit rêveur
De ses jeunes couleurs respirant l’innocence
Elle vit un sombre jour son destin vaciller
L’hiver, pris dans sa course, frôla d’un peu trop près
Un corps trop jeune encore pour avoir mérité
Qu’on soufflât sur sa flamme pour l’éteindre à jamais
La sentence du givre s’inscrit sur ses pétales,
Fige sa splendeur tragique d’une parure glaciale
Elle crie sous l’injustice d’une morsure qui l’enserre
Puis, cédant aux fissures, se fond dans la poussière
Ton cœur est lourd ami, cette plaine maintenant déserte
Hurle par son silence comme la vie est fragile
Que l’imposante muraille qui sépare de l’inerte
Le monde des vivants, n’est qu’une paroi d’argile
Ami, relève le front, sois fort en son honneur
Sois fort pour la beauté de cette âme envolée
Sous tes pas germeront d’éclatants champs de fleurs
Que jamais aucune main n’arrivera à faucher
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