Les mots me hantent, je m’exorcise
En sacrifiant une feuille vierge
Esquissant d’une main imprécise
Un rempart contre ce qui m’assiège
Des cages de haute technologie
Des drogues légales, dans tous les sens
Un monde détruit par l’industrie
Et au milieu, un vide immense
On fait de toi un produit
A la merci de quelques-uns
Qui sont esclaves, eux aussi
Mais se persuadent d’être souverains
Mille mains te tordent et t’optimisent
Pour te consommer jusqu’au bout
Parmi les ressources qu’on épuise
Tu finiras à genoux
Puis c’est lavage de cerveau
Tu avaleras leurs histoires
Comme le gentil petit veau
Qu’on mène droit à l’abattoir
Ils te vendent la fausse image
D’un bonheur fabriqué en Chine
Et satisfait, tu restes sage
A faire tourner la grande machine
Oui, ici on t’anesthésie
Mais c’est pas pour te soigner
C’est pour mieux mutiler ta vie
Sans que tu penses à résister
Et si j’acquiesce d’une voix douce
Face à ces nuées de mensonges
C’est que j’attends la secousse
Qui me tirera hors de ce songe