Chaque poème que je t’écris a tout d’abord été une page vierge,
dans la blancheur de laquelle mon regard s’est égaré,
parfois durant des heures. La pointe du stylo planant au-dessus
de la feuille ne pouvait se résoudre à venir s’y poser.
Chaque poème que je t’écris a d’abord été un abandon,
une feuille immaculée qui retourne sagement à sa place, vestige
d’un combat perdu d’avance pour tenter de conquérir la perfection
que je veux t’offrir.
Chaque poème que je t’écris a d’abord été un torrent
bouillonnant d’émotion, d’amour et de couleurs, empoigné par
mes deux mains s’efforçant de les discipliner sur le papier en lignes bien ordonnées,
d’une teinte uniforme.
Je ne sais pas grand-chose, mais je sais ceci, si fort que les notions
de bien et de mal, de juste et d’injuste s’estompent face à ce
joyau de pensée.
Je sais ceci : je t’aime tellement que toute l’encre du monde
ne suffirait pas pour te l’écrire. Il me faudrait un miracle
pour que j’arrive à te faire comprendre, ne serait-ce qu’un peu,
comme je veux que tu sois heureuse.