Pas de remise en question
Virtuoses de l’éducation
Enseignez-nous le silence
Face à l’absence de cohérence
Un théâtre pour salle de classe
Où chacun est à sa place
En rangées bien ordonnées
Façonnées pour la société
Les règles ici sont sacrées
Et sur cette scène grotesque
Aucune trace de pitié
Pour ceux qui oublient leur texte
C’est le règne incontesté
Du chiffre qui jamais ne ment
Les pleins pouvoirs sont octroyés
Au numérateur d’un quotient
Quelle légitimité
Prétendez-vous avoir ?
Croyez-vous posséder
Toutes les clefs du savoir ?
Ils fracassent nos élans
Et nos trésors d’enfants
Sur les cadres rigides
De barèmes insipides
Dans les ruines de vos pensées
Git la beauté des valeurs
Qui vous portaient vers ce métier
Avant que l’on vous crève le cœur
Car vous n’êtes que les instruments
D’un mécanisme branlant
Ne vous laissant que deux options
Le désespoir ou l’abstraction
Sans répit vous gaspillez
Le potentiel de l’anormal
Les points que vous nous attribuez
Sont des coups, vous nous faites mal
Dans votre monde engourdi
Vous ne jurez que par la pression
Laissant sombrer dans l’oubli
Le pouvoir de la passion
Vous nous usez, vous nous faites peur,
Pourquoi toujours nous évaluer ?
Chers messieurs les professeurs
J’avoue que je suis fatiguée.