Tu ne saisis pas grand-chose
De ces innombrables mystères
Plus fins que les mailles de ta prose
Trop grands pour l’écrin de tes vers
Tu pourrais ouvrir les paumes
Et condamner ce poème
Symbole d’une vérité fantôme
Qu’on ne comprend pas mais qu’on aime
Ou tu pourrais ouvrir les yeux
Les plonger dans cette ouverture
Malgré le vide vertigineux
Des incertitudes futures
Tu pourrais tendre la main
Vers les mots jamais prononcés
Sans savoir si le cœur humain
Est fait pour leur intensité
T’abandonner et faire face
A cette force qui te dépasse
L’effleurer du bout des doigts
En y dissolvant les « pourquoi ? »
Tu ne sais pas où tu vas
Guidé par une étincelle
Si le monde s’écroule sous tes pas
N’oublie pas d’ouvrir tes ailes
D’un geste sûr, empoigne tes peurs
Et fais leur l’affront d’un sourire
Car tu sais qu’il n’est pas l’heure
De partir sans revenir