Toi qui sembles penser que l’ombre éteint le feu
Qu’on fait tout disparaître en détournant les yeux
Toi qui crains de blesser, laisse-lui le poignard
Elle s’en frappera toute seule, bien loin de ton regard
Tu penses fuir les ennuis, tu fuis la solution
Le choix que tu crois faire n’est qu’une fausse concession
Préférant le mutisme à une mauvaise réponse
Tu embrasses les chaînes et te vêtis de ronces
Ça te rongera, ami, que tu l’acceptes ou non
Si la vie est mouvement, où conduit l’inaction ?
Tu verras mille tourments naître de ton silence
Dont le néant renferme la plus noire des sentences
Ce désert que seule hante une sècheresse maudite
Où les bons sentiments se fanent et s’effritent
Terreau de la rancune et du doute infernal
D’où n’a jamais germé qu’un fruit amer et pâle
Si ainsi tu te perds au cœur de ce brouillard
Que ta vie soit tempête, car la parole est phare
La parole est sacrée, la parole est sans faille
Et de tous les filets elle dénouera les mailles
La parole est la clef de cette lourde porte
Qu’il suffit de pousser, tâche simple et ardue
La noblesse d’un combat où le juste l’emporte
Où c’est seulement par choix qu’on se déclare vaincu
Parle simplement ami, car tu en as la force
Parle, même si c’est pour dire que tu es imparfait
Avoue que tes principes ont subi des entorses
Respecte ta conscience et offre-lui la paix
Il n’y a qu’un pas à faire, un geste à esquisser
Là où tu vois un gouffre n’existe qu’un fossé
Parle avec tout ton être, et bannis les fissures
Qui changeraient en ruine une belle architecture
L’honnêteté est un choix à la portée de tous
Comme l’eau limpide et claire que déverse la source
Que ta vérité coule, traduisant la pensée
D’un esprit apaisé que rien ne peut troubler