J’voudrais crier
A n’en plus finir
Le temps de laisser jaillir
Les mots que je peine à saisir
Que j’voudrais offrir simplement
Ou bien juste laisser au vent
Afin qu’ils s’envolent au loin
Et cessent de m’alourdir enfin
J’voudrais trouver la justesse
Que je pourchasse depuis des lustres
Un unique mot
Celui qu’il faut
Mais comme à chaque fois j’m’affaisse
Noyée dans une mer de ratures
Une envie de frapper ce mur
Qui reflète celui qu’y’a dans ma gorge
Prisonnière de ce qui me sature
Brûlure qui me hante et me forge
Fatiguée de me décevoir
Je m’essouffle face au tableau noir
Dans l’espoir d’y tracer un trait
Mais j’ai pas les craies
J’aimerais me sentir enfin entière
Je martèle cette porte verrouillée
Dans l’espoir de te dire ce qu’y’a derrière
Mais j’ai pas les clefs
Un pas léger sillonne la Terre
Petite poussière qui perd ses vers
Et ne cesse jamais de fouiller
Entre les lettres entremêlées
J’accueille le silence d’un échec
Et tente de composer avec
La plume ondule, des courbes dessinent
L’esquisse d’une ligne en langue des cygnes