Evidemment qu’une chute fait mal
Et que le cœur parfois s’emballe
Bien sûr qu’on ouvre des fissures
A se balader sans armure
Mais je te jure, ça vaut le coup
Quitte à s’abimer un peu
Choisir d’aller jusqu’au bout
Et braver les règles du jeu
Peut-être qu’au fond tout se résume
Au contraste d’un sens à repeindre
Et que la bougie se consume
Parce qu’elle sait qu’elle va s’éteindre
Certains lieux brûlent d’infini
Sans qu’aucun pont ne nous y lie
Tu veux explorer le splendide,
Prends le pari d’un saut dans le vide
Il est des sensations si denses
Qu’on ne peut les décrire à l’avance
Ni en simuler l’effet
Frôler la vie en risquant vrai
Savourer l’intensité
D’observer le monde vaciller
Sans en maîtriser l’issue
Extase du frisson absolu
Prendre le risque de se mettre à nu
Ça vaut le coup d’être perméable
Et de s’ouvrir à l’inconnu
Sur le fil de l’inexprimable
A quoi ressemblerait le ciel
Si les oiseaux avaient trop peur
Et n’osaient déployer leurs ailes
Pour en effleurer la hauteur ?
A quoi ressemblerait le monde
Si les fleurs craignaient d’éclore
De crainte que la pluie les inonde
Et qu’on cueille le haut de leur corps ?
A quoi ressemblerait la vie
Si les hommes restaient sur son seuil
Dans la routine qu’on leur construit
A quelques pas du cercueil ?